monika simon

Le tutoiement ne cesse de progresser dans les usages. De nos jours, il s’impose bien plus facilement qu’autrefois, à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société. Sa banalisation, cependant, n’est pas sans rencontrer certaines résistances : la préférence pour le tutoiement ou le vouvoiement dépend avant tout du contexte, mais aussi de l’âge et de la zone linguistique. Dans l’espace francophone, ces nuances interactionnelles représentent souvent une difficulté majeure pour les personnes d'origine étrangère. Car si les jeunes générations adoptent le tutoiement plus spontanément, y compris en milieu professionnel, le vous conserve toute son importance, restant même de rigueur dans certains cadres formels ou familiaux. Aujourd’hui plus que jamais, il est donc essentiel de maîtriser ces codes sociaux pour éviter les malentendus relationnels.

Cet atelier présente à ses participants des outils didactiques destinés à explorer la problématique du vouvoiement et du tutoiement en classe de FLE. Le déroulement s’articulera autour de trois thématiques abordées sous forme de scénarios d’enseignement du français, destinés aux niveaux secondaire ou universitaire.

En premier lieu, il se penchera sur l’évolution de l’emploi du 'tu' et du 'vous' dans la société française au cours des derniers siècles, en soulignant l’effet de la progression de l’égalitarisme, de la globalisation et de la « culture jeune ».

Dans un deuxième temps, nous nous arrêterons aux usages contrastés du tutoiement dans la société française d’aujourd’hui, notamment dans le monde de l’entreprise, de la politique et au sein des familles, et discuterons des écarts générationnels et des stratégies d’adaptation pratiquées dans ces milieux en pleine mutation.

Nous conclurons par une analyse des représentations médiatiques, en décryptant des campagnes publicitaires récentes. Ces exemples illustreront de façon frappante comment la publicité française joue avec les codes du tutoiement et du vouvoiement, révélant ainsi une exception culturelle face à la tendance mondiale à l’uniformisation des relations interpersonnelles.